La représentation du paysage de montagne n’existait pas avant la photographie, en effet la haute montagne était regardée de loin, à distance comme un territoire inaccessible et dangereux jusqu’au milieu du XIX e siècle. Les premiers photographes qui ont dû les gravir étaient encore imprégné de la vision esthétique des peintres romantiques.
Le regard que je porte sur la haute montagne est celui d’un méditerranée étranger à la civilisation alpine et j’ai tenu à l’investir comme un touriste, par les sommets mais également par les cols, les lacs, les accès faciles.
Les travaux exposés ici représentent une montagne tantôt sublime tantôt hostile mais ils montrent comment je me suis approprier progressivement ces lieux au cours de mes nombreuses campagnes de prises de vues dans les Pyrénées et les Alpes. L’aspect esthétique, la beauté plastique du modèle étaient en accord avec mes recherches.
J’ai toujours voulu donner une idée positive du paysage dans lequel nous vivons. La sublimation, le cadre très large pour embrasser un maximum de matière, la répartition des masses, l'opposition de l’ombre et de la lumière me permettent d’obtenir une image qui me reflette.
Ces photographies parlent également de la fragilité de notre monde. Combien de ces glacier se sont amenuisés depuis mes premières prises de vues dans les années 1980, combien la pression touristique dégrade ces paysages par l’effritement des sols, les infrastructures touristiques, le rejet de la faune et de la flore à la périphérie des espaces utilisés par le public?
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